Batterie Magazine numéro 192

Aujourd’hui, assister en live à la performance d’un batteur perché sur une plateforme tournant sur elle-même ne surprend plus grand monde. Tommy Lee, Joey Jordison et Travis Barker ont habitué le public à ce genre d’exploit scénique, mais imaginez la stupéfaction des spectateurs lorsqu’ils ont vu Buddy Rich réaliser son premier looping en direct à la télévision américaine 30 ans plus tôt ! À l’instar de son rival et ami Gene Krupa, Buddy Rich fut la première grande icône de la batterie, dans le sens « populaire » du terme. On ne parle pas seulement d’un musicien adulé par des initiés, mais d’une personnalité connue de tous, jeunes, vieux, mélomanes ou non, à la manière d’un présentateur de télévision ou d’une vedette de la variété. Pour comprendre le phénomène, il faut se replonger à une époque où les big bands régnaient en maîtres sur le monde de la musique commerciale. Ce sont eux que les jeunes Américains allaient écouter pour se défouler le samedi soir. Dans ces orchestres, les batteurs étaient les David Guetta et DJ Snake d’hier, dont les beats rythmaient les soirées de la jeunesse outre- Atlantique. Doté d’un swing, d’une technique et d’un showmanship absolument extraordinaires, Buddy Rich s’est engouffré dans la brèche et a su tirer son épingle du jeu comme personne.
35 ans après sa disparition, Batterie Magazine tente de répondre à la question suivante : pourquoi n’y aura-t-il plus jamais de superstar de la batterie de la trempe de Buddy Rich ?