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METALLICA – BLACK ALBUM - 30 ans plus tard
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METALLICA – BLACK ALBUM - 30 ans plus tard

Publié le 23/09/21
12 août 1991. Metallica sort son cinquième album intitulé sobrement "Metallica". Un album éponyme dont le surnom traversera les décennies et résonne encore dans les oreilles du public metal : le Black Album. 

L’impact de cette sortie sera sans commune mesure avec un héritage qui perdure encore aujourd’hui.

Revenons auparavant quelques temps en arrière et plus précisément à la fin de l’année 1989… Metallica est sur les routes depuis plus d’une année et vient de conclure son gigantesque Damaged Justice Tour (219 concerts à travers le monde) pour promouvoir son quatrième album …And Justice For All (1988). Le groupe continue d’assoir sa notoriété avec un parcours fulgurant et une réputation live qui fait mouche auprès d’un public amateur d’un metal plus agressif, loin du glam omniprésent des années 1980s.

Le processus d’écriture du prochain album débute et le groupe s’intéresse alors au producteur Bob Rock qui vient juste de finir l’album Dr. Feelgood de Mӧtley Crüe (ndlr : album devenu culte avec des classiques comme "Dr. Feelgood" ou encore "Kickstart My Heart"). Pourtant réticents au début, ils vont faire confiance au producteur canadien qui affiche déjà une belle discographie en tant que producteur (The Cult ou David Lee Roth entre autres). Lars Ulrich (batterie) dira : « Nous sentions que nous avions encore notre meilleur album en nous et que Bob Rock nous aiderait à le faire ». 

Bien décidé à passer le cap supérieur, Metallica rentre en studio en octobre 1990. Le groupe décide d’aborder le processus différemment comme le dit James Hetfield, chant/guitare : « Ce que nous voulions vraiment c’était un esprit live. Par le passé, Lars et moi construisions les parties rythmiques sans Kirk et Jason. Cette fois je voulais essayer de jouer avec le groupe dans le studio. Ça vous solidifie le tout et vous obtenez cette vibe particulière ». Comme il s’agissait de la première collaboration entre Metallica et Bob Rock, le producteur décida d’apposer sa patte. Il incita les membres du groupe à travailler davantage ensemble durant les enregistrements ou proposa l’idée d’avoir des harmonies vocales pour Hetfield. S’attendant à une production facile, Bob Rock va rencontrer des difficultés à travailler avec le groupe et cette tension va durer tout le long de l’enregistrement, soit plus de 6 mois. Une tension parfaitement relatée dans les documentaires A Year and a Half in the Life of Metallica et Classic Albums: Metallica – Metallica.

Si l’enregistrement se caractérise par des relations compliquées entre Metallica et Bob Rock, elles traduisent parfaitement le processus intense qu’a été la production de cet album. Si le groupe se réinvente dans sa méthode de travail, il le fait aussi dans sa manière de composer. Une véritable remise en question prend forme. « Nous nous sentions peu sûrs de nous en tant que musiciens et compositeurs » dira Ulrich. « Nous sommes allés loin sur Master Of Puppets et …And Justice For All pour nous prouver à nous-même que nous étions des musiciens compétents ». Après les chansons rapides, longues et complexes, le groupe décide de ralentir les tempos et opte pour plus de simplicité. Une simplicité somme toute apparente car en évoluant dans cet univers musical plus lent, la musique devient plus expressive et on gagne aussi en expression. La musique devient alors plus personnelle et cela se ressent dans les paroles de James Hetfield. La précision s’impose, les arrangements et les expérimentations, sous la houlette de Bob Rock, vont se complexifier. Le travail du son atteint son paroxysme car l’album sera remixé trois fois pour arriver au résultat que nous connaissons tous aujourd’hui.

Et quel résultat… Un son ultra heavy qui est encore une référence pour certains aujourd’hui, des ambiances propres à chaque morceau. "Enter Sandman", "Sad But True", "The Unforgiven" ou encore "Nothing Else Matters" pour ne citer que ces titres-là. On ne parle plus de chansons mais d’hymnes. On pourrait croire, comme pour beaucoup d’autres choses, que le temps permet à certaines œuvres d’atteindre le statut de culte. Pour le Black Album, l’impact est immédiat : 600 000 ventes d’album dans sa première semaine aux Etats-Unis, album platinum dans la seconde. L’onde de choc est mondiale. Les ventes explosent partout et Metallica va alors partir sur les routes pour ce qui sera sa plus longue tournée : 327 concerts dans les stades du monde entre octobre 1991 et juillet 1993. Metallica n’essaye plus d’assoir sa notoriété, Metallica domine à présent.

Trente ans plus tard, il se vend encore en moyenne 5000 copies du Black Album par semaine pour un total de plus de 25 millions depuis sa sortie (31 millions selon d’autres sources), ce qui en fait un des albums les plus vendus au monde. L’impact sur les générations de musiciens qui suivent les pas de Metallica est immense lui aussi. « "Enter Sandman", était le "Stairway to Heaven" de notre génération » a même récemment déclaré Corey Taylor (Slipknot, Stone Sour) dans une interview. Bien loin du thrash metal qu’il aura aidé à imposer au monde, il y a eu un avant et un après Metallica avec ce nouvel album…  Et un avant et après metal sur toute la planète.

Metallica a récemment célébré les 30 ans du Black Album en grandes pompes : des coffrets deluxe, une version remasterisée de l’album ou encore le projet The Metallica Blacklist. Un projet qui regroupe 53 artistes venus d’univers musicaux très variés (Ghost, Juanes, Biffy Clyro, Portugal The Man, The HU, Imelda May ou encore Rodrigo y Gabriela) et qui réinterprètent chacun une chanson de leur choix de cet album mythique.

1.      Enter Sandman

2.      Sad But True

3.      Holier Than Thou

4.      The Unforgiven

5.      Wherever I May Roam

6.      Don’t Tread On Me

7.      Through The Never

8.      Nothing Else Matters

9.      Of Wolf And Man

10.  The God That Failed

11.  My Friend Of Misery

12.  The Struggle Within

 

·         James Hetfield – guitare rythmique

·         Kirk Hammett – guitare lead

·         Jason Newsted - basse

·         Lars Ulrich – batterie

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