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Quand est-ce qu’on roule ?
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Quand est-ce qu’on roule ?

Le Gros Rouleur attend son prochain raid comme un enfant attend Noël, avec impatience et excitation. Et il ne part pas n’importe où, il faut que ça tourne, que ce soit difficile, que ce soit beau … et qu’il y ait des copains.

La moto partira en parfaite condition physique : niveaux et contrôles d’entretien classiques, mais aussi chaussée de neuf et plaquettes de frein neuves (on va en manger) … Pour le motard, ben on ne peut pas optimiser grand chose, il est comme il est ...

Là, je parle de gros roulage et pas de la balade du dimanche. Huit jours de raid, ce n’est pas une semaine de vacances. Il faudra se lever tôt, sur la moto de 8:00 à 18:00, ce sera le bonheur absolu, en petits groupes de 3 ou 4 motos, par affinités et niveau de roulage : bitume, virages, belles trajectoires, paysages à couper le souffle, dénivelés délirants. Il faut que ce soit difficile et copieux.

A l’étape, les motos sont bien serrées les unes contre les autres comme des moutons dans la bergerie. Le motard a l’instinct grégaire : quand il cherche une place en ville, il se gare systématiquement là où un autre est déjà garé. Il cherche instinctivement la protection du troupeau pour sa belle. Pour lui aussi, il a l’instinct grégaire : tous au bar devant une bière, et c’est parti pour le débrief. On est tous passés au même endroit, la même glissouille dans le même virage sale, le même pont vertigineux, le même troupeau de vaches sur la route, les mêmes cols somptueux encore enneigés, on en a tous plein les yeux, et plein les bottes, il faut le dire … Vingt motards à l’étape met de l’animation dans un hôtel, mais pas tant, que des gentlemen ou presque. Et surtout, on a beau avoir fait le bonhomme toute la journée, une bonne nuit de sommeil s’impose pour repartir le lendemain et reprendre la partie où elle en était.

Pour l’itinéraire, le plaisir n’est pas d’aller du point A au point B, ça, n’importe quel GPS sait le faire, il cherchera le chemin le plus rationnel, le plus rapide. Trop facile et pas drôle.

Pas de GPS donc, mais un éditeur de road book, genre Tripy, qui va dénicher la route improbable qui serpente au cœur de nulle part pour aller voir ce qu’il y a derrière la montagne, ou lire la trace pré-enregistrée, suivre les petits cailloux semés par le créateur du road book. On se suit plus ou moins puisqu’on va tous au même endroit et sur le même tracé, mais au fil de la journée, au fil des pauses café, des pauses photo, on se dépasse, on se rencontre, on s’aide, on jubile et on crée des amitiés fortes, persistantes.

En une semaine on devient bien meilleur. En pilotage, sûr. En amitié, sûr aussi …

Sheffield

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