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J’AIME LES VIEILLES, PAS VOUS ?
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J’AIME LES VIEILLES, PAS VOUS ?

Publié le 02/12/21
Les modèles récents ne nous permettent plus aucune réparation ni même réglage, on démarre et on roule. Évidemment, c’est confortable et pratique, mais quelle tristesse. Plus aucun frisson, la mécanique devient un outil pour se déplacer de A à B avec plus ou moins de classe, mais auquel on ne demande plus que de l’efficacité, un peu comme à une brave machine à laver ou un grille-pain. 

Aujourd’hui, à part les niveaux, vous ne faites plus grand chose … Même pour changer une ampoule, il faut parfois passer entre les mains d’un pro ! Alors, en cas de pépin de moteur, vous arrivez chez votre mécanicien et il vous dit “je vais injecter une nouvelle courbe” … ôô … On ne sait pas ce qu’il fait au juste, mais lui non plus ! Le métier a bien changé pour les malheureux mécaniciens.

Quelques propriétaires irréductibles restent attachés aux belles et vieilles mécaniques, modestes ou luxueuses, à deux ou quatre roues, qu’il faut bichonner, chouchouter, dorloter, caresser dans le sens du poil, si on veut l’entendre ronronner. Chaque décennie voit naître des modèles mythiques, indémodables, dont les amoureux ne se lassent jamais, qu’ils gardent jalousement et amoureusement toute leur vie, qu’ils entretiennent avec rigueur et passion.

Entretenir, ça veut dire pour beaucoup d’entre eux ouvrir, désosser, démonter. Quand on trouve où est l’os et qu’on parvient à réparer, c’est grandiose, jubilatoire, jouissif ! L’instant fébrile du “vas-y, essaie de démarrer”, avec le copain qui s’essuie les mains sur un vieux chiffon noir et gras, un oeil sur le moteur, un sur toi (oui, il a un strabisme divergent, à ce moment là, le copain) et là, le tour de clé, ou de manivelle, ou le coup de kick, et la petite goutte de sueur, la supplique angoissée “allez ma vieille, démarre !” L’instant magique du premier soubresaut du moteur ressuscité ! Alleluia ! on est Dieu à ce moment-là !

Malgré le modernisme forcené de l’époque, on déniche toujours des nids de ces gars qui ont le don, du particulier qui y consacre un coin du garage de son pavillon de banlieue, au garagiste qui accepte avec le sourire les clients atypiques, qui débarquent avec un modèle des années 60 qu’une succession de propriétaires soigneux ont réussi à faire tenir jusque là. Plus question de planning, impossible de savoir combien de temps on y passera.

On est au pays des gars qui ont des doigts de fée plein de cambouis. Fabuleux … et avec une bière, c’est encore mieux !

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